Déjà en
vigueur dans l'Est de la France depuis de nombreuses années, le régime de complémentaire santé
obligatoire commence à intéresser fortement les autorités au niveau
national.
Un
système égalitaire de remboursement
Depuis
longtemps déjà, les habitants d'Alsace et de Moselle bénéficient d'une mutuelle santé complémentaire obligatoire
dont les excellents résultats commencent à donner des idées à certains élus.
Financée
par une cotisation généralisée de 1,5% sur les salaires et les retraites, cette assurance santé vient en complément
du régime général de l'Assurance Maladie. En échange, les assurés voient
désormais leurs frais médicaux et leurs médicaments remboursés à 90% (contre
70% en temps normal), tandis que leurs dépenses d'hospitalisation sont
intégralement prises en charge.
Basé sur
une redistribution particulièrement égalitaire, le système est en outre très
largement excédentaire, contrairement au régime classique, notamment à cause de
l'obligation qui lui est faite d'alimenter en permanence un fonds de réserve.
Autant dire que cette rentabilité exceptionnelle constitue un point essentiel
pour certains sénateurs qui voient déjà dans la généralisation de ce dispositif
une solution durable au problème du
déficit sans cesse grandissant de la Sécurité Sociale.
Une
application nationale envisagée
Ainsi,
selon un récent rapport sénatorial, ce régime d'exception pourrait servir de
base à une proposition d'assurance santé
à l'échelle nationale. En plus de permettre un retour à l'équilibre du
système de couverture santé, ce mode de financement solidaire permettrait une
augmentation des remboursements de base et une diminution des coûts de
protection facultative.
Car, comme
en Alsace-Moselle, il ne serait pas ici question de se substituer aux mutuelles
privées : même mieux remboursées, les dépenses de santé n'en seraient pas pour
autant couvertes en totalité et le régime ne concernerait ni les dépassements
d'honoraires ni les frais élevés de soins optiques et dentaires. D'ailleurs, la
plupart des affiliés au régime particulier en vigueur dans l'Est de la France
adhèrent en plus à une complémentaire
santé classique, tout en bénéficiant néanmoins de tarifs privilégiés.
En tout
état de cause, les conclusions du rapport ont d'ores et déjà été approuvées par
la Commission des affaires sociales du Sénat, et on peut envisager une
prochaine proposition de loi qui
étendrait à l'ensemble du territoire nationale le régime de complémentaire
maladie obligatoire actuellement en vigueur en d'Alsace-Moselle ; un
régime qui bouleverserait le système de protection sociale français mais dont
les résultats à l'échelon local sont plus qu'encourageants.
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