L’Etat encadre contractuellement la hausse des tarifs des péages
Bien que la gestion des autoroutes ait été concédées à des sociétés privées depuis plusieurs années (depuis 2005, voire même depuis 2002 pour certaines d’entre elles), l’état continue d’encadrer les hausses des tarifs des péages. Ces hausses sont indexées tout d’abord sur l’inflation, en général aux alentours de 70% de celle-ci, mais avec un taux qui varie d’une société privée à l’autre. Viennent s’y ajouter entre 0,14 à 0,18 point supplémentaire, correspondant au coût de la taxe d’aménagement du territoire due par les concessionnaires d’autoroutes pour le financement des lignes SNCF déficitaires. Or, d’après le mensuel Challenges, sur les cinq dernières années les tarifs des autoroutes ont augmenté de 11,0% alors que l’inflation a été de 8,5%.Ces hausses sont censées compenser les investissements nouveaux à réaliser
Les montants perçus aux péages sont contractuellement censés servir « à la réalisation de l'autoroute » et « à sa maintenance ». Les sociétés privées gestionnaires des autoroutes justifient donc les augmentations de leurs tarifs par les investissements supplémentaires qu’elles ont à réaliser. L’Etat doit valider les hausses supérieures aux 70% de l’inflation sur l’année, et ne peut normalement les valider que pour la construction de tronçons supplémentaires. Ce n’est pourtant pas la justification des hausses que l’AFSA (Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes et d’ouvrages à péage) met en avant. L’AFSA parle en effet de hausses nécessaires aux « opérations de modernisation et d'entretien du réseau ».Des tarifs finalement très obscurs
Seules les hausses des tarifs sont finalement encadrées. Le prix au kilomètre peut donc varier très largement entre différents tronçons, y compris pour une même autoroute. Les concessionnaires ont relevé à une époque les tarifs de leurs tronçons les plus fréquentés, et baissé ceux des tronçons les moins utilisés. Cela leur permettait d’optimiser leurs recettes sans incidence sur la hausse moyenne des tarifs ! Cette pratique n’évolue plus aujourd’hui, sur les conseils de la Cour des comptes, mais elle perdure. Il existe ainsi entre 30 000 et 40 000 tarifs différents actuellement en France, avec des écarts conséquents de tarifs au km (par ex. 8,16 centimes par km de Paris à Angers, contre 9,29 de Nantes à Bordeaux, axe plus fréquenté – avec un tarif de 14% supérieur).On constate par ailleurs que la somme des tarifs pratiqués sur les tronçons consécutifs d’une même autoroute peut être inférieure au tarif pratiqué sur ces tronçons parcourus d’ une traite !
De quoi ajouter à la confusion, et à l’incompréhension des clients des autoroutes françaises.
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